30 juin 2022-Visite des carrières des Capucins avec J-L Largier.
Les carrières des Capucins se situent sous l'hôpital Cochin. Notre guide était Jean-Luc Largier de l'association des Sources du Nord (ASNEP)
* * *
Ce 30 juin, plusieurs membres de ARHYME ont eu la chance de visiter les carrières des Capucins, site désigné, en 1979, le plus représentatif du patrimoine souterrain de Paris.
Notre ami Jean-Luc nous avait donné rendez-vous devant l'hôpital Cochin, fondé par l'abbé Cochin pour soigner les ouvriers-carriers accidentés du Faubourg Saint-Jacques.
Nous sommes rentré dans un pavillon de l'hôpital, puis nous avons descendu un long escalier pour arriver au niveau de la carrière médiévale des Capucins, site classé monument historique.
Nous sommes sous le niveau des métros et RER, au-dessus de la nappe phréatique et des nouvelles liaisons rapides. Des cartes anciennes donnent le relevé exact de toutes les carrières.
Jean-Luc nous explique l'exploitation des carrières qui a commencé sur la rive gauche de la Seine. D'abord en surface, dès l'époque gallo-romaine, l'extraction s'est faite ensuite par méthode souterraine créant d'énormes cavités résultant de l'extraction des blocs de pierre qui servaient à la construction de Paris, sans cesse en expansion.
Des effondrements, avec création de fontis : effondrements souterrains en forme de cloche se produisent.
A partir de 1777, Charles Guillaumot, nommé par Louis XVI, contrôleur général des carrières, a répertorié, cartographié et consolidé le domaine souterrain, ses successeurs ont poursuivi son oeuvre, avec succès.
Ainsi la capitale a échappé à l'effondrement !
L'arrêt de l'extraction souterraine de la pierre de Paris a été décrété en 1813.
Grâce aux cartes précises, Guillemot a fait consolider les plafonds de carrière par construction des murs de soutènement sous les fondations des immeubles, de chaque côté de toutes les rues concernées, avec aménagement de 2 galeries de circulation de 1 m de large sous chaque rue et remblaiement de tous les espaces vides. Le repérage de toutes les rues est assuré par leur nom et un numéro d'ordre d'intervention (ici on peut lire : 270, avec une fleur de lys au-dessus - ce signe de la royauté sera presque partout effacé à la Révolution).
Ces travaux remarquables, avaient commencé par la création d'une brigade spécialisée, chargé d'établir une couverture topographique de toutes les cavités connues et se poursuivent plus de deux siècles plus tard.
457 cartes ont été dressées à l'échelle de 1/1000, avec une précision du millimètre entre le sous-sol et le tracé du cadastre représenté en superposition.
Chacune des rues, squares, impasses a été répertoriée par une plaque gravée. L'ensemble représente le cadastre parisien, tel qu'il était à la fin du XVIIIe siècle.
Jean-Luc nous montre la Fontaine des Capucins qui donne accès à la nappe phréatique. Classée monument historique, elle a été construite fin XVIIIe siècle. Elle a été complétée par une échelle d'étiage donnant la hauteur de la nappe phréatique.
A partir de 1840, un système de "nivellement" est établi, pour définir les profondeurs exactes en différents points des carrières consolidées. La référence altitude zéro est le niveau des basses eaux de la Seine, au niveau du pont de la Tournelle.
Chaque série de nivellements commençait à l'aplomb d'un puits dans la carrière : un repère de horizontal avec indiqué la profondeur en mètres par rapport au zéro du Pont de la Tournelle. Une lettre, rajoutée au dessus, indiquait la chronologie des visées.
Le trait gravé, avec au-dessus l'indication de la profondeur et la lettre de chronologie de la mesure.
Jean-Luc nous montre les outils, marteaux et calles de bois utilisés pour découper les blocs de pierre. La troisième photo montre la superposition des différentes couches de roches sous Paris.
Nous découvrons notre somptueuse salle de réunion qui sert aussi pour les pique-niques, à 20 m sous terre.
Nous continuons la visite dans différentes galeries de formes diverses, certaines construites autour de fontis très bien consolidés, d'autres avec des parois décorées.
L'épure des marches de l'escalier dessiné sur la pierre et classée monument historique (cliquer pour agrandir).
Un oiseau, souvent dessiné : son bec donne la direction de la sortie. Le dessin suivant a été fait par des élèves de l'école Centrale et représente les emblèmes de l'école : un piston et une abeille. On trouve aussi des caducées dessinés par les carabins des hôpitaux de Cochin ou du Val de Grâce : à l'horizontale, indiquant la sortie.
Après cette grande visite, nous nous dirigeons vers la sortie, en passant par les ateliers d'entretien de tout ce réseau de galeries auquel participe l'association des Sources du Nord (ASNEP).
En passant devant les matériels d'époque de l'équipement électrique et du téléphone, nous rejoignons le grand escalier de sortie.
Nous remercions Jean-Luc pour cette passionnante découverte qu'il nous a fait vivre "sous les sous-sols" de Paris.
Nous savons qu'il a encore d'autres destinations surprenantes à nous proposer, après celle-ci et celle des Sources du Nord que nous connaissons.
Toutes les photos ont été réalisées par Jean-Pierre.
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