Découverte de l'aqueduc de Vélizy (GAV) le 27 avril 2021

Ce 27 avril a été un jour mémorable pour les membres d'ARHYME et le patrimoine de Vélizy. Il y a en effet très longtemps que ce fameux aqueduc de Vélizy (dit le "Grand" simplifié en GAV) tourmentait les esprits. Il est clairement identifié sur différentes cartes dont celle de Lemoine de 1723. Mais rien ne permettait de savoir s'il avait survécu à l'urbanisation de la zone. Il est en effet toujours délicat de projeter un croquis ancien sur la topographie actuelle. De plus aucun signe extérieur d'existence n'avait été repéré.

Tracé en rouge du GAV sur la carte Lemoine de 1723. Vue vers 1900 de la sortie de l'aqueduc.

C'est grâce à la ténacité de Claude que la découverte s'est concrétisée. Connaissant bien les lieux, son attention a été attirée par les travaux d'enfouissement de canalisations d'eau chaude géothermique dans la zone supposée de l'aqueduc. En discutant avec les employés du chantier il a appris d'un certain Romain, qu'un puits particulier avait été découvert à la mi-avril. Les responsables de chantier ont en effet l'habitude de systématiquement soulever les "plaques d'égout" de leur zone de travail pour inspecter son environnement.

Un RV fut donc pris pour le 27 avril à 15h30 afin que Romain ouvre le fameux regard. Les rapides coups de téléphone échangés avaient mobilisé la venue sur les lieux de Pierre, Claude, Gérard, Jean-Pierre et Silvère.

Romain et sa pioche prêt à intervenir. Instant historique des premiers regards vers le fond du puits.

Après retrait de la planche axiale qui avait servi à maintenir le coffrage de surélévation de l'encadrement pour sa mise au niveau du trottoir refait, la voie était libre pour la descente. En effet, à notre grande surprise, l'accès est très facile. Il y a 12 10 échelons scellés sur une face du puits. Ils sont un peu rongés par la rouille mais encore assez résistants. Ces échelons sont-ils d'origine ?

Le passage est dégagé. Le premier échelon est un peu éloigné de la surface à cause de la surélévation.

Dès la vue depuis la surface, le type de construction et la présence au fond de deux ouvertures latérales nous ont immédiatement convaincus qu'il s'agissait bien de l'aqueduc recherché. Il y avait une très forte ressemblance avec ceux que nous connaissons déjà.

Gérard, avec son âme de spéléo (et en plus il a de grandes jambes), fait immédiatement la descente inaugurale. Et prend des photos vers l'amont et l'aval. Les coudes vers la gauche vus dans chacune des directions nous indiquent que le puits se trouve très vraisemblablement vers le milieu du segment central visible sur le croquis de 1723.

Vues vers l'amont jusqu'au coude, et de même vers l'aval. La voute et les pieds droits sont en parfait état.

Le fond du puits est au sec, mais les parties amont et aval sont remplies d'eau paraissant claire en surface avec une légère odeur d'égout. Y a-t-il des fuites entre les collecteurs voisins et l'aqueduc qui est plus profond ? Les prochaines progressions dans l'aqueduc apporteront quelques réponses.

Après la sortie de Gérard, Jean-Pierre, en forme suffisante, n'a pas pu résister à aussi descendre. Et faire quelques mesures.

Gérard prend des photos. Jean-Pierre fait des mesures.

Les dimensions sont les suivantes. Diamètre du passage : 50 cm. Puits : 80x80 cm. Hauteur du trottoir au fond : 5,22 m. Largeur aqueduc 80 cm. Hauteur sous voute 1 m.

Avec ces dimensions et la présence des échelons, la descente est très facile tandis que les cheminements vers l'amont et l'aval seront plus acrobatiques. Les prochaines explorations seront vraisemblablement faites avec l'assistance des spéléologues du club ABIMES, avec qui nous avons déjà fait, en partie, l'exploration de l'aqueduc de la Patte d'Oie.

Sortie des explorateurs du jour.

Silvère assure le clap de fin de cette exploration.

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En conclusion, le GAV vient compléter (et sans doute clore) la liste des aqueducs déjà découverts et explorés. A savoir : Aqueduc Grange Dame Rose (AGDR) ; Aqueduc Fonceaux / Bel-Air (AFBA) ; Aqueduc de la Patte d'Oie (APO) ; Aqueduc du Tronchet (ATRON). Ces aqueducs souterrains sont les restes parfaitement conservés d'un vaste ensemble dont la longueur cumulée est estimée à 4,5 km. Avec les Rigoles dont la longueur cumulée atteignait environ 50 km, et en grande partie encore visibles et entretenues par ARHYME, cela constituait un ingénieux réseau hydraulique alimentant les bassins et jets d'eaux du Domaine royal de Meudon. Ce Réseau a été réalisé entre 1680 et 1682. Pour plus de détails, voir : Histoire du Réseau et Documents.

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